Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17.05.2009

Adolf Wölfli est-il dans son assiette ?

IMG_1189.jpg

Le plat de Wölfli, permettez que je mette les pieds dedans. Quand je dis «plat», je devrais dire «assiette» mais c'est bien de vaisselle que je vous cause. Plus précisément, de vaisselle en céramique de la région de Heimberg près de Berne.

jardinier.jpgJe planais encore dans mes rêveries saintongeaises et je m'apprêtais à vous embarquer dans la visite du vieux-charmant Musée Dupuy-Mestreau, un cabinet de curiosités pleins d'enseignes, de coiffes, d'objets de bagnards et d'assiettes décorées de funambules.

assiette funambule.JPG

expo de coiffes.JPG
assiette balançoire.JPG

travaux de bagnards.jpg

C'est alors qu'une info trop sensationnelle m'est venue de Suisse.
Un collectionneur de là-bas, Philippe Eternod, pour ne pas le nommer, venait de me glisser dans la cantine ces images que je vous restitue parce qu'elles sont de nature à éclairer le fil caché qui court entre art populaire et art brut. Il a bien fait : je les connaissais pas. Au chapitre de l'imprégnation folklorique d'Adolf Wölfli, je n'avais eu vent que de l'armoire sur laquelle j'avais juché ma chronique du 13 janvier 2007 (Art brut : la clé du mystère). Avec cette assiette heimbergeoise repérée par un Animulien d'honneur, c'est une nouvelle serrure qui s'offre à cette clé.

IMG_1188.jpg

La fabrication de céramiques bat son plein dans la région de Berne quand naît le petit Adolf Wölfli (1864). La poterie est un métier artisanal qui met du beurre dans les épinards des agriculteurs. Wölfli qui bossait à la campagne dès son plus jeune âge n'a pas pu l'ignorer.

IMG_1179.jpg

D'autant qu'après 1875, les touristes de l'époque commençant déjà à acheter comme souvenirs ces objets des manufactures de Heimberg, ils circulent sans doute pas mal. Wölfli a donc très bien pu se les mettre dans l'œil au cours de la vie de patachon qu'on lui faisait mener en guise de traitement spécial réservé aux petits pauvres. C'est ce dont était persuadé le Dr von Ries, successeur de Walter Morgenthaler à la Waldau où Wölfli était interné.

IMG_1182.jpg

L'une des inscriptions anciennes sur une étiquette collée au verso de l'assiette indique même (je traduis grosso-modo) que, d'après von Ries, la céramique de Heimberg était utilisée dans la famille de Wölfli. Bon, moi je veux bien mais j'aimerais en savoir plus sur cette étiquette. Si quelqu'un sait ...

23:31 Publié dans Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, adolf wölfli, céramique, heimberg, art populaire | |  Imprimer | | Pin it! |

11.05.2009

Comme un papillon sur elle, Aloïse

aloisenoma01.JPG

Aloïse en kimono, un jour où l'autre ça devait le faire. Et bien je vous le fais en vous signalant l'expo itinérante (travelling exhibition) Comme un papillon sur elle qui vient de se terminer au Borderless Art Museum No-ma de Shiga mais qui se ranime dès le 15 mai et jusqu'au 16 août 2009 à Tokyo au Watari Museum of Contemporary Art. Le feu follet passera ensuite à Hokkaido pour un séjour à l'Hokkaido Museum of Art du 24 octobre 2009 au 14 janvier 2010.

Flyer_J_front.jpg

Aloïse, le papillon, c'est bien sûr à Madame Butterfly, la culculgnanterie sentimentalo-colonialiste de Pierre Loti que ça fait penser. Surtout à cause de l'opéra que Giacomo Puccini en a tiré. Aloïse, on le sait, goûtait fort l'opéra. Là, j'ai pas le temps de vérifier mais sûr qu'elle a dû l'enrégimenter dans sa galerie de vedettes, la Butterfly, Aloïse.

C'est le pourquoi du comment du «papillon» qui sous-titre cette expo Alo-nippone. Signalons au passage, pour faire mon travail de petite butterfly errante, que c'est une orga à but non lucratif, Haretari Kumottari, qui a monté la chose, avec Kenjo Kitaoka aux manettes.
Deux ouvrages sont publiés à cette occasion. Un catalogue trilingue (japono-franco-anglo) et un fac-simile d'un cahier de 40 pages en direct de chez le psy Hans Steck.

Facsimile_small.jpg

Le catalogue reproduit toutes les œuvres exposées. Lesquelles proviennent de la donation Jacqueline et Etienne Porret-Forel au Kunstmuseum Solothurn (Suisse) et de la Collection Steck. Du petit bout de carton aux rouleaux à la craie grasse, des dessins de toutes époques.

CatalogCover_small.jpg

Question textes : un article et un entretien de Jacqueline P.-F. et l'article du Jeannot (Dubo, Dubon Dubuffet) repris du Fascicule 6 de L'Art Brut mais traduit en japonais (et en anglais) pour la première fois. Entre autres... car il y a aussi comme contributeurs : Norman Girardot et Kazuhiko Kudo et John Zorn et Michel Nedjar qui passaient par là (hommages d'artistes).

aloise_japon5.png
aloise_japon12.png

aloise_japon9.png
aloise_japon3.png

J'ai des tas de zolies zimages qui vous donneront une belle idée de l'accrochage aérien et léger à tomber. C'est bien quand les cimaises se font oublier comme ici. Sincères félicitations aussi au photographe, Satoshi Takaishi ©. Vous n'oublierez pas s.v.p. de mentionner son nom si, d'aventure, vous m'empruntez un de ses clichés.

aloise_japon1.png

 

Sayônara, les choux sont gras ! (version auvergnippone)

07.05.2009

Giovanni Bosco à Gibellina

Giovanni Bosco.jpg


Gi-Gi : Gibellina-Giovanni. Le 8 mai est une bonne date pour se souvenir. Souvenons-nous de Giovanni Bosco. C'est la découverte de l'année 2008 en matière d'art brut européen. La récente disparition de ce créateur sicilien à la trajectoire fulgurante a beau nous laisser orphelins, la ferveur à son sujet ne fait que grandir.

photo expo bosco.JPG

A peine l'exposition parisienne de ses carnets vient-elle de fermer ses portes qu'une autre s'ouvre dans son île natale. Alors, Gi-Gi, c'est idéal comme pense-bête. Collez vous le dans un coin de la cervelle : le 8 mai 2009 à 18 h 30, le Museo delle Trame Mediterranee de Gibellina rend hommage au peintre des cœurs de Castellammare del Golfo. Point de départ d' «una mostra» qui va durer jusqu'au 3 juin. Parmi les œuvres présentées, 1O dessins qui, à cette occasion, entreront officiellement dans la Collection de la Fondation Orestiadi.

catalogo.jpg

Le film du groupe ZEP : Giovanni Bosco, Dottore di tutto sera aussi de la partie. Pour ceux qui lisent l'italien, le dossier de presse (communicato stampa) en dira davantage : «Nel 2008 l'irregolare stravaganza di Bosco, adombrata da une vita di stenti, isolata in un proprio universo colorato, era uscita fuori dai confini di Castellammare, da quando il fotografo Boris Piot e il collettivo Animula Vagula lo hanno scoperto sui muri della cittadina del trapanese». Cela n'étonnera personne si je précise que le commissaire de l'expo gibellinaise n'est autre qu'Eva di Stefano, directrice de l'Osservatorio Outsider Art de la Fac de Lettres et Philo de Palermo. On lui devait déjà le colloque international du 31 janvier 2009 organisé du vivant du peintre et dans sa ville.

surrealismo.jpg

GAM.jpg Gi-Gi ! On retrouvera Eva di Stefano le 14 mai 2009 lors de la Journée d'étude à la Galleria d'Arte Moderna de Palermo (via Sant'Anna 1). Le colloque a pour thème Surrealismo e dintorni (Surréalisme et alentours). Elle parlera donc des relations Breton-Dubuffet et de «la nave della folia». Sujet difficile. J'aime mieux pour elle que pour moi ! Parmi les vieilles connaissances de votre petite âme errante, on signale la présence de Teresa Maranzano : Sogno e realta nella pittura di Hugh Weiss. Et parmi les nouvelles, celle de Roberta Trapani (Université Paris X) à propos de Robert Tatin : La Frenouse. La danza cosmica dell'architettura. Si vous aimez les alentours : Gi-Gi !

11:57 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, giovanni bosco, eva di stefano | |  Imprimer | | Pin it! |

01.05.2009

L’art brut de Nouvelle Zélande

L'Art brut avec un Z comme Nouvelle-Zélande c'est un alphabet qui se décline à Paris. Quand elle a su qu'une vague d'art brut de là-bas déferlait sur la Galerie Impaire, vous pensez si votre zélée petite âme errante s'est précipitée rue de Lancry, au 47, dans le 75010 ! Atmosphère des grands soirs : musique sur les chaises roses.

la cour.jpg

citizen president.jpgMême le Citizen Président était là.

Julien Raffinot, le gardien trop cool de cette succursale du Creative Growth Art Center, avait renoncé pour l'occasion à ses cheveux longs californiens. Pas à ce pétillement juvénile dans ses yeux quand il s'enthousiasme pour les cerveaux envahissants de Jim Dornan, un extraordinaire artist NZ, genre au delà de l'underground à la Robert Crumb. Personnellement je trouve ses œuvres conçues dans un hôpital psy dans les années 70 du siècle 20 un peu beaucoup intermédiaires entre culture et folie. Mais c'était difficile de s'en approcher le soir du vernissage, jeudi 30 avril 2009.

dornan-tea-fee.jpg
Très entouré aussi, Tom di Maria, venu en direct d'Oakland (CA). A ne pas confondre avec Auckland (NZ). A moi aussi, il a fait la bise. Aïe, il pique ! Et faut voir comme ça y'allait les éclats de rire et les poignées de mains des gens autour de lui. Avant que la grippe porcine ne nous condamne à nous voiler, je vous prie de croire qu'on s'en est donné à cœur joie, mes sœurs !
J'ai été présentée au très élégant Monsieur Stuart Shepherd, artiste, enseignant, chercheur, grâce à qui est organisée cette exposition Home Grown qui nous fait découvrir ce choix d'œuvres de créateurs autodidactes (self-taught) néo-zélandais. Pour un gars des antipodes, il m'a paru avoir les deux pieds sur terre. Sa Collection, qui s'attache depuis 2001 a faire connaître l'art brut (et apparenté) de son pays, édite de chouettes petits livrets à l'italienne. J'en ai acheté plusieurs, correspondants aux œuvres qui ont particulièrement fait tilt pour moi ce soir là.
Colin Korovin.jpg

Colin Korovin

Celle de Colin Korovin enragé communicateur, dont les messages : «Respect, Kindness, Give peace, Global and heaven» viennent se prendre dans les filets de ses formes sinueuses accumulées sur des papiers. Ne loupez pas son cahier (sketch block) accroché au mur mais consultable.

Reese Tong.jpg

Reese Tong

Celle de Reese Tong, aux pictogrammes, répétés mais toujours changeants, peints en noir, gris et brun-rouge sur des fonds blancs empruntés à des couvercles de boîtes (?).

Andrew Blythe 3.jpg

Andrew Blythe

Celle d'Andrew Blythe dont une grande toile pointilliste a le don d'attirer magnétiquement (vertu de l'accrochage) le spectateur qui entre dans la grande salle.

Martin Thomson.jpg

Celle de Martin Thompson, plutôt cérébrale même si on salue la performance technique : papier millimétré, jeu sur le positif et le négatif, mathématisation au scalpel.

James Robinson.jpg

James Robinson (détail)

Celle de James Robinson enfin, avec ses morceaux cousus à gros points, ses fenêtres laissant apparaître des collages, son savant jus d'aquarelle, d'encre ou de gouache pour les fonds, ses inscriptions au stylo-bille rouge : «I'd like to thank the woman/MEN who have loved me...».
Le genre de chose qu'on aimerait voir au Salon du dessin chez nous. On s'y enquiquinerait moins.

18.04.2009

La Sardine décolle avec Les petites ailes

petites ailes.jpg

logo sardine.jpgPour pêcher la Sardine, pas besoin d'aller à Messine. Même si vous ne pensez qu'à la Sicile. Vous pourrez la coincer jusqu'au 2 mai 2009 dans le port de Genève après quoi elle se transformera en sous-marin car le rêve des petits poissons c'est de devenir grand et de respirer l'air quand ça leur chante.
Petites ailes : le langage de l'enfance dans l'art outsider, telle sera donc la cerise sur le gâteau de la Galerie genevoise Une Sardine collée au mur. Une expo + catalogue qui explore les limites territoriales entre marée montante de la maturité et haute mer de l'enfance. Du concept enrobé dans de la blanche écume pour nous vanter les bonheurs de créateurs italiens «au style candide» (c'est à dire plutôt «pervers-polymorphe» comme dirait Sigmund).

Roveda.jpeg

On s'étonnera pas que ce soit une industrieuse torpille de la pensée -Teresa Maranzano dont votre petite âme errante vous a déjà signalé les précédentes aventures- qui ait conçu la chose, épaulée par un certain Riccardo Bargellini qui est inconnu à mon bataillon de chevilles ouvrières.

Scarpini.jpeg

Nous naviguons, ô mes divers amis sur un océan de précarité. Les choses vont, les choses viennent. Elles se transforment. Sans vouloir faire ma petite hégelienne, je vous dirai qu'il faut prendre ça avec le sourire. Je me souviens sans nostalgie d'un jour brûlant (voir ma note du 28 juin 2008) où j'ai visité de fond en comble la Sardine. Je la retrouverai maintenant à tout bout de voiles sur son site internet qui «restera ouvert à tous» (et à toutes) et «continuera de présenter des nouveautés».

Puisque, vous l'avez compris, moussaillons embarqués sous pavillon animulien, l'actuelle expo sardinière ponctuera en beauté 10 années d'activités de cette jeune galerie suisse trop méritante.

23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, la sardine, genève | |  Imprimer | | Pin it! |

04.04.2009

Arriverderci Giovanni

Giovanni Bosco in memoriam.jpg
Photo mai 2008 - © Catherine Edelman

Giovanni Bosco nous a quittés mercredi dernier.



23:01 Publié dans In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : giovanni bosco, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

29.03.2009

Fusil chinois rapide

Puisqu’on parle du loup, parlons de Robillard à la Création Franche. André Robillard est un tant grand monsieur de l’art brut que ça crépite de partout autour de son nom. Le Net n’est pas avare de bios et de commentaires sur ce valeureux fabricant d’armes à feu qui fonctionnent exclusivement à la poudre d’émotion fleur de peau et à la violence apprivoisée. Des kalachnikovs pour-de-faux, plus offensives que des pour-de-vrai, tellement elles sont plus touchantes !

André Robillard kalachnikov.JPG

Mon chéri que j’ai, il les adore les super-fusils de Robillard. Ils lui font penser à ceux d’Alexandre Lobanov : c’est la même agressivité pur jus, «d’autant plus pure qu’elle est faite pour ne s’exercer jamais» qu’il dit, mon chéri.

André Robillard+Lobanov.JPG

 

déguis 2.JPGIl aurait voulu en avoir des comme ça quand il était petit. Il peut pas s’empêcher de jouer encore avec à son âge. Après, il me tanne pour que je le photographie dans sa tenue de terroriste en peau de lapin brut.
Si je l’écoutais, il irait comme ça à l’inauguration de l’exposition André Robillard le vendredi 3 avril 2009 au Musée de la Création Franche.

C’est à partir de 18 heures (d’été) à Bègles et on nous promet 3 salles avec des dessins et des sculptures, plus une 4e salle en bonus avec un «espace documentaire constitué autour de la vie» du cher et respecté Robi.

invit robillard.jpg

Les Animuliens et leurs copains qui pourront rester dans le coin juqu’au 4 avril auront en plus l’avantage d’assister à une rencontre-débat (tout c’qu’on aime) à la Bib de Bègles. Avec dans les rôles principaux : Lucienne Peiry, Cardinal Roger et, et, et… Gérard Sendrey, Nouvel Inventeur, «initiateur et créateur de la Création Franche» et du Musée du même métal.
Pour ceux que leurs activités détourneraient de ces folies bèglaises, qu’ils sachent qu’ils ont jusqu’au 19 avril 2009 pour s’offrir la rando jusqu’à l’expo Robi perso.
cata nod et mod.jpg

L’œuvre d’André Robillard avait déjà été montrée au MCF mais dans le cadre d’une expo collective de 1997, celles des collectionneurs Eternod et Mermod.

21:31 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, andré robillard | |  Imprimer | | Pin it! |

23.03.2009

De la Halle st Pierre au Carreau du Temple

expo HstP Macréau.jpg

De Macréau au Carreau : vous mettez pas la tête dans le sable, c’est une dure et exaltante semaine qui vous attend, mes petits Animuliens chéris. Mieux vaut l’admettre de bonne grâce. Cela commence tout de suite très fort par du lourd : une paire d’expos maouse-costaudes et des plus mystérieuses, et des plus raffinées à la HSP, en clair la Halle Saint Pierre de Montmartre. En haut, près du ciel, une exposition Michel Macréau d’envergure (y en a-t-il déjà eu une comme ça à Paris, je crois pas). En bas dans la salle noire, le feu d’artifice d’Anselme Boix-Vives.

Expo HstP boix vives.jpg

HstP escalier.jpgComme j’adore jouer les Musidora, je me suis fait toute petite et je suis allée faire de l’espionnage au pavillon style Baltard. J’ai vu passer des splendeurs (un portrait de la mère de Macréau par son fils notamment) halées dans l’escalier par des gros bras extrêmement délicats. Hélas, comme je suis pas très forte comme rat d’hôtel (ou comme souris de Halle), je me suis fait repérer très vite. Ski fait que j’suis logée à la même enseigne que tout le monde et que je dois ronger mon frein jusqu’au double vernissage qui aura lieu demain mardi 24 mars 2009 à 18 h 30.

Halles et marché étant faits pour s’entendre, je vous invite, dès le lendemain, à glisser en douceur des altitudes du 18e arrondissement aux folies bourgeoises du 3e. dessin carreau du temple.jpgLe mercredi 25 mars en effet et toujours à 18 h 30 (l’heure des vernissages) c’est le Salon du dessin contemporain qui commence au Carreau du Temple 1, rue Dupetit Thouars.

Je sais pas qui était ce petit Thouars mais j’ai repéré, dans la liste des participants, des galeries qui devraient mériter la bénédiction animulienne : Edlin of New York, Margaron of Paris et … Objet Trouvé avec un V comme Vitalité.

Glissée parmi ces vaisseaux de ligne, la frégate de Bertrand Lacy vous embarquera 58 rue des Trois-Frères (à la Galerie des 3 Frères, bien sûr) le 24 mars aussi à 18h, une demi-heure avant la HSP par conséquent.

 3 frères:ronsard.jpg

Comme la rue des Trois-Frères est quasiment à touche-touche avec la rue Ronsard, vous avez le temps, avant Macréau/Boix-Vives de vous offrir le show Lacy en zakouski. Bertrand Lacy, vous l’avez vu à la télé mais là c’est pas comme comédien que vous aurez l’occasion de lui demander de dédicacer son Brouillon de lune, un livre d’images, de typographies et de pensées vagabondes, mais comme artiste.

brouillon de lune big.jpg

Bertrand Lacy a résolu, avec beaucoup (ou trop ?) de modestie de sauter le pas séparant le collectionneur d’art naïf et d’art brut qu’il est du plasticien qu’il avait envie d’être depuis sa jeunesse. A voir donc et à suivre…

23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, michel macréau, anselme boix-vives | |  Imprimer | | Pin it! |

21.03.2009

Giovanni Bosco, l’Irrégulier du Bd Haussmann

Hier, je voulais vous dire 2 mots d’un nouveau lieu d’art brut européen mais j’ai été emportée dans les bras de Morphée vite fait-bien fait. Faut dire que la journée avait été rude rapport à la nuit d’avant où on s’était déchirées un brin à la kro-tequila avec les copines. artparis 2009.jpgEn plus, pour 15 € (quand même), je me suis offert en TGV la visite d’Art Paris entre midi et demi et 1h30. C’est une heure délicieuse pour parcourir une foire d’art moderne + contemporain.

Le Grand Palais rutile sous le soleil. Les marchands baillent et leurs madames commentent la salade en barquette. On croise, près des wa-wa le gros bouledogue, on s’amuse à suivre sur le sol le circuit 24 sur disques vinyle dont une petite auto arrache des sons plaintifs.

En furetant vous pouvez encore trouver, jusqu’au 23 mars 2009, le stand de la Galerie Ritsch-Fisch avec un émouvant cocon humanoïde à l’escarpin brillant de Judith Scott, celui des Yeux fertiles au Barbu Müller biface, narines larges, lèvres épaisses, cheveux nattés, un peu «art nègre» quoi! Comme j’étais sans mon sac pour économiser le contrôle, j’ai pas d’images.
art brut in Sicilia.jpgDonc passons à autres chose et revenons à la Sicile. Car c’est de Sicile, de Caltagirone exactement, que nous vient ce nouveau lieu dont je vous causais au début de ce post. Dans cette ville du centre, fameuse pour les céramiques que vous pourrez y acheter, il y a un MACC (Museo d’Arte Contemporanea) et ce MACC vient d’ouvrir une section consacrée à l’art brut.

Si l’intérêt pour l’art brut s’est exprimé assez tard en Italie, comme le souligne Domenico Amoroso, le directeur du musée de Caltagirone, on peut dire qu’elle se rattrape bien. Je vous raconte pas tout ce qu’il y a dans le texte figurant dans le dépliant où j’emprunte ces images. C’est dans un italien trop trapu pour mes faibles connaissances mais je note que le signor Amoroso centre son propos sur deux Francesco (Cusumano et Giombarresi) dont je vous avais déjà signalé les œuvres le 22 juillet 2008 dans ma note Irregolari.

giombarresi 3.jpg

Francesco Giombarresi

cusumanu 2.jpg

Francesco Cusumano

détail art brut sicilien.jpg

Domenico Amoroso participait au colloque international qui s’est tenu à Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 à propos de Giovanni Bosco qui est un super-chouchou de votre petite âme errante depuis toujours.

Tous ceux qui partagent mon enthousiasme pour les fortes images de ce créateur brut comme on n’en fait plus, seront contents d’apprendre que, pour la première fois en France, on va bientôt pouvoir admirer des œuvres à lui. EN VRAI. C’est dans une librairie parisienne que cet événement aura lieu le mardi 31 mars 2009 en début de soirée puis pendant tout le mois d’avril.

carton vernissage G Bosco.jpg

La Librairie Privat/L’Art de voir, qui sort un catalogue sur les dessins d’écrivains, la Figuration libre et l’art brut, expose parallèlement des dessins de Giovanni Bosco issus de carnets prêtés pour l’occasion par le collectionneur-découvreur.
C’est au 162, bd Haussmann, très loin des grands magasins mais près du musée Jacquemart-André qui montre en ce moment des Primitifs italiens, que cette librairie spécialisée dans les beaux livres du passé (récent ou moins récent) se trouve.

Animula est partenaire de cette initiative.

16:38 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art brut, giovanni bosco, francesco giombarresi, francesco cusumano | |  Imprimer | | Pin it! |

19.03.2009

Arte irregolare : la Tinaia à Paris

Tina.jpgBon, alors, ça commence comme un prénom de fille : Tina. Moi, ça me fait penser forcément à «la donna dalla voce rauca» Cesare.jpg(la femme à la voix rauque), la chérie du poète Cesare Pavese qui tant le fit souffrir. De cette abréviation si joliment italienne (Tina, c’est en fait Battistina) à Tinaia, il n’y a qu’un pas (ou un pia) et moi j’adore les franchir, les pas, n’est-ce-pas ? Va donc pour Tinaia, Ti-ti, na-na et ia-ia. Tinaia vous dis-je. Allez vous vous le mettre dans le cigare ? Oui, je sens que ça vient. Si vous avez peur d’oublier, au lieu de faire un nœud à votre kleenex propulsez vous demain vendredi 20 mars 2009 au vernissage de Christian Berst. Cet entreprenant galeriste frôle le stakhanovisme.
A peine Lena (Marilena Pelosi, pour être exact) décrochée, voilà-t-il pas qu’il embraye déjà sur une expo Tinaia dans son Objet trouvé de galerie. Jusqu’au 18 avril et pas après, on rigole pas avec le timing rue de Charenton.

Invit Tinaia.jpg

Marco Raugei

Pour les caves qui ne sauraient pas, la Tinaia c’est de «l’arte irregolare» et ça veut dire «cellier» en italien (ou cave), enfin quoi, bref, un endroit où les pommes mûrissent, où le chianti se bonifie. La Tinaia vous dis-je, ôtez vos oreillettes!

Pastore.gif

Giuseppina Pastore

Les «Irregolari» ça fait déjà une paie que je vous bassine avec. Yaka faire du rétropédalage sur ma chronique du 22 juillet 2008 : Irregolari, 8 créateurs d’art brut siciliens. L’arte irregolare c’est grosso modo l’art brut (mâtiné singulier) et la Tinaia c’est kif-kif Gugging. Vous me suivez ? Vous avez de la chance parce que j’y vais plutôt à la louche mais je suis pressée, les copines m’attendent. Aujourd’hui c’est la soirée «entre filles».

Galli.gif

Giovanni Galli

En deux mots : la Tinaia, c’est un espace communautaire florentin créé dans la foulée de ce qu’on a appelé dans les années Ronald Laing, l’antipsychiatrie. Un centre d’expression dont la création est le moteur plutôt qu’un atelier d’art-thérapie parmi d’autres. O.K.?

la-tinaia.jpg

Pour le reste, branchez vous direct sur le site du galeriste, il vous expliquera tout ça très bien lui-même. Moi, j’éteins la lumière, je me jette dans la cabine et je me remets du rouge sur les dents (saleté d’ascenseur). Salut les Tina et bonsoir à tous.

23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, la tinaia, giovanni galli, giuseppina pastore, marco raugei | |  Imprimer | | Pin it! |